« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.

— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.

— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.

— De quoi parlez-vous ?

— Les cahiers… Ceux de Rose. »

Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

C’est une quatrième bien mystérieuse pour cet incroyable roman publié aux éditions La Manufacture de Livres qui a marqué mon année 2019 et qui a obtenu plusieurs prix littéraires dont celui des lectrices Elle et le Prix Babelio.com. Nous suivons le destin de Rose, jeune paysanne de 14 ans vendue par son père à un châtelain. Elle n’a pas le choix, elle doit partir et quitter sa famille, sans avoir le temps de dire au revoir. Que va-t-il lui arriver, comment parviendra-t-elle à s’en sortir au milieu de gens qu’elle ne connait pas et dont les sentiments à son égard semblent soupçonneux ? Soutenu par une belle plume poétique, ce roman sombre et dur m’a fait voyager dans une époque et des lieux flous, l’auteur laisse place à l’imagination du lecteur pour se projeter dans son récit. Il parvient à incarner ses personnages qui nous semblent extraordinairement familiers et proches. Un roman sur une femme, mais pas que. Adressé pour tous les hommes et toutes les femmes de partout.

Je le recommande vivement si vous ne l’avez pas encore lu, et si c’est le cas, alors n’hésitez pas à l’offrir à Noël ! Sinon, vous pouvez lire le dernier roman de Franck Bouysse « Buveurs de vent » paru chez Albin Michel à la dernière rentrée littéraire…