
Les chroniques de Foliosita #1
Bonjour ! Je suis heureuse de travailler avec la SJE qui me permet de partager mes lectures avec vous. Je publie régulièrement mes chroniques littéraires, mes illustrations et mes projets d’écriture sur Instagram (@linsta_de_foliosita), sur Facebook (@foliosita) et sur mon blog (http://foliosita.fr). Bonne lecture !
Aujourd’hui je vous parle de la pile de livres qui prend la poussière sur ma table de chevet. Vous savez, ce sont ces livres qu’on adore, qu’on a déjà lus et qu’on n’arrive pas à remettre dans la bibliothèque. Autrement dit, je vais vous parler des livres de ma vie, ceux qui m’inspirent au quotidien.
1) Matilda, Roald Dahl, édition illustrée par Quentin Blake, collection Folio Junior, éditions Gallimard.
Quatrième de couverture :

Avant même d’avoir cinq ans, Matilda sait lire et écrire, connaît tout Dickens, tout Hemingway, a dévoré Kipling et Steinbeck. Pourtant son exercice est loin d’être facile entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d’une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l’école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable. Sous la plume tendre et acerbe de Roald Dahl, les événements vont se précipiter, étranges, terribles, hilarants…
Qu’est-ce que j’en pense ?
Matilda Verdebois (Matilda Wormhood en version originale) est une lectrice aguerrie qui développe des pouvoirs de télékinésie à force de passer des heures à dévorer des livres en solitaire. Quand j’étais enfant, je trouvais cela génial donc je m’entraînais à déplacer des objets avec mon esprit… Un peu comme dans Star Wars.
Pour moi, Matilda c’est la figure de la lectrice intelligente et éclairée, qui sait extraire d’un livre « la substantifique moelle », comme dirait Rabelais. C’est aussi le prototype de la bonne personne, car elle se sert toujours de ces pouvoirs magiques pour aider les autres. Pourquoi ne devient-elle pas une super-héroïne Marvel ? Parce que tout cela est une magnifique métaphore de l’enfance et de la vie en générale. La magie présente dans ce roman n’est pas à prendre au pied de la lettre. Ainsi, Roald Dahl nous immerge dans l’univers magique de l’enfance où tout est possible et nous montre une enfant défavorisée qui sait tirer profit de ses forces intérieures, de ses qualités, autrement dit de tout son potentiel. Sa famille beauf perçoit ses dons intellectuels comme des contraintes ou des facultés inutiles, sauf que Matilda réussit à faire de ses soi-disant faiblesses une véritable force.
Depuis mes 9 ans, je lis et relis Matilda, cette histoire indémodable qui me fait encore vibrer aujourd’hui. L’univers de Roald Dahl est drôle, original, plein de tendresse et il sait parler aux enfants comme aux adultes. Matilda, c’est une petite-fille qui devient adulte avant tout le monde, qui s’émancipe de ses parents sans jamais les juger, qui se crée sa propre famille et qui s’affirme en tant que personne à part entière (ce qui révolutionne la vision qu’on peut avoir de l’enfant)… Bref, c’est un modèle de vie.
Si vous ne l’avez pas encore lu, n’hésitez surtout pas !
– Papa, dit-elle, tu crois que tu pourras m’acheter un livre ?
– Un livre ? dit-il. Qu’est-ce que tu veux faire d’un livre, pétard de sort !
– Le lire, papa.
– Et la télé, ça ne te suffit pas ?
2) M Train, Patti Smith, collection Folio, éditions Gallimard.
Quatrième de couverture :

Patti Smith a qualifié ce livre de « carte de mon existence ». En dix-huit « stations », elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu’elle a visités de par le globe. M Train débute au ‘Ino, le petit bar de Greenwich Village où elle va chaque matin boire son café noir, méditer sur le monde tel qu’il est ou tel qu’il fut, et écrire dans son carnet. En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico, par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré en bord de mer, à New York, qu’elle a acheté juste avant le passage dévastateur de l’ouragan Sandy, Patti Smith nous propose un itinéraire flottant au cœur de ses références (on croise Murakami, Blake, Bolaño, Sebald, Burroughs… ) et des événements de sa vie. Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve et réalité, passé et présent, évocations de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari – le guitariste Fred « Sonic » Smith -, M Train est une réflexion sur le deuil et l’espoir, le passage du temps et le souvenir, la création, les séries policières, la littérature, le café…
Qu’est-ce que j’en pense ?
Après Glaneurs de rêves, la célèbre chanteuse de rock poursuit son autobiographie à travers un voyage littéraire en dix-huit stations. Elle nous confie des écrits personnels, des souvenirs, des rêves, des poèmes mais aussi des pensées. On la suit comme l’un de ses objets qui l’accompagnent constamment.
On peut se perdre dans ce roman aux mille références culturelles et artistiques mais on peut aussi y voir l’itinéraire d’une femme en quête de sagesse. Elle tente de se détacher de la nostalgie, son plus grand mal, en voyageant à travers le monde et en écrivant. Patti Smith s’attache aux objets comme aux personnes, ce que je trouve très beau et émouvant dans sa façon d’entretenir des liens avec eux. Elle parcourt des milliers de kilomètres pour voir tel objet, elle lui parle et l’immortalise grâce à la photographie. Son appartement est un musée personnel où les objets sont des talismans liés à son passé mais également à des figures artistiques qu’elle admire. Pour elle, chaque objet a une place et une valeur particulières.
M Train est aussi une véritable histoire d’amour qui traverse la mort et les générations. Patti parle à son mari défunt, Fred Smith, pour lui exprimer sa peine qui dure malgré les années. Elle tente de s’affranchir du deuil, malgré son chagrin. « On n’est jamais plus seul au monde que lorsqu’on attend d’être retrouvé. »
On peut dire que Patti Smith n’est pas seulement une icône du rock ou du punk : elle est une artiste accomplie aux multiples talents qu’il faut prendre le temps de découvrir. Je vous recommande ce livre qui pour moi est devenu une référence ! À boire avec une tasse de café bien chaud…
Je suis certaine que je pourrais écrire indéfiniment sur rien. Si seulement je n’avais rien à dire.
3) La voix des anges, Dorothy Maclean, éditions Le Souffle d’Or.
Quatrième de couverture :

« Oui, je communique avec les Dévas, ces grands êtres qui imprègnent toute la nature. Je n’y étais pourtant pas du tout prédisposée, étant plutôt pragmatique par nature et par mon éducation. Mais dès le début, ces messages ont eu la force de l’évidence. » La vie de Dorothy Maclean est bien peu banale et vaut témoignage pour notre temps : de la deuxième guerre mondiale à nos jours, elle a toujours assumé ses responsabilités dans notre « monde ». Nous la suivons jour après jour, cherchant son chemin, sa place sur la Terre, écoutant sa voix intérieure et les messages des Dévas qui la guident. Nous découvrons ensemble comment nous créons nous-mêmes notre monde, et que les Dévas, qui régissent les forces de la nature, nous invitent à travailler avec eux pour que la Terre entière accède à une nouvelle étape de son évolution. Dorothy fut ainsi amenée à être cofondatrice de la communauté de Findhorn, en 1962 en Écosse, et elle fit la renommée grâce à ses contacts télépathiques avec les Dévas. Ainsi débuta l’aventure passionnante de 300 pionniers d’un Nouvel Âge, qui inspire aujourd’hui l’éclosion de centaines d’autres groupes partout sur la Terre.
Qu’est-ce que j’en pense ?
Ce livre est très particulier car on peut le classer entre l’autobiographie et le développement personnel. J’aime le format simple de l’autobiographie car il replace Dorothy Maclean à son rang de femme humaine qui cherche un sens à sa vie, comme beaucoup d’entre nous. L’écriture est presque de l’ordre de l’essai car Dorothy Maclean témoigne de ses expériences extraordinaires tout en les expliquant de façon argumentée et construite, ce qui démystifie ce qu’elle a pu vivre.
On pourrait être effrayé(e) par le côté ésotérique et très spirituel des théories de Maclean mais son histoire est si belle qu’on a envie d’y croire. De plus, je pense que l’essentiel n’est pas là car elle ne cherche jamais à convaincre son lecteur. Pour nous, c’est une réflexion humaniste et spirituelle, un voyage dans la vie d’une femme pleine de convictions.
Elle est pour moi un modèle de femme forte et accomplie car elle n’a pas peur d’affirmer ses idées, même les plus incroyables. Dorothy Maclean cultive soigneusement son jardin intérieur comme elle l’a fait pour celui de Findhorn en Écosse. Auparavant une terre stérile, il est aujourd’hui l’un des plus beaux jardins du monde qui offre des récoltes hors du commun. À ma grande tristesse, Dorothy Maclean s’est éteinte le 13 mars 2020 à l’âge de 100 ans. Aujourd’hui, la Fondation Findhorn organise des conférences, séminaires et ateliers pour continuer à faire vivre ce magnifique jardin. Elle s’occupe d’un éco-village entouré de dunes, de forêts et de plages, ainsi que d’autres espaces (l’hôtel Cluny Hill et l’île de Iona) accueillant les visiteurs qui souhaitent se dépayser. La Fondation Findhorn est également une ONG en partenariat avec le « United Nations Department of Public Information » qui rassemble plus de 500 personnes tous les jours.
Connaissiez-vous les jardins de Findhorn ? Si ce n’est pas le cas, lisez ce livre ou faites un voyage en Écosse mais n’oubliez pas de m’envoyer des photos !
Pour ceux qui ont une intuition de la vie, toute chose a une signification. Pour ceux dont les yeux sont ouverts, toute chose trouve sa place.
4) Femmes qui courent avec les loups, Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, Clarissa Pinkola Estés, les éditions Le Livre de Poche.
Quatrième de couverture :

Chaque femme porte en elle une force naturelle, instinctive, riche de dons créateurs et d’un savoir immémorial. Mais la société et la culture ont trop souvent muselé cette « Femme Sauvage », afin de la faire entrer dans le moule réducteur des rôles assignés. Psychanalyste et conteuse, fascinée par les mythes et légendes, auteur également du Jardinier de l’Éden, Clarissa Pinkola Estés nous propose de retrouver cette part enfouie, pleine de vitalité et de générosité, vibrante, donneuse de vie. À travers des « fouilles psycho-archéologiques » des ruines de l’inconscient féminin, en faisant appel aux traditions et aux représentations les plus diverses, de la Vierge Marie à Vénus, de Barbe-Bleue à la petite marchande d’allumettes, elle ouvre la route et démontre qu’il ne tient qu’à chacune de retrouver en elle la Femme Sauvage. Best-seller aux États-Unis, ce livre exceptionnel est destiné à faire date dans l’évolution contemporaine de l’identité féminine.
Qu’est-ce que j’en pense ?
Entre le livre de développement personnel et le recueil de contes, Femmes qui courent avec les loups est, selon moi, un classique pour toutes celles et ceux qui sont à la recherche de leur féminité. J’ai volontairement écrit « celles et ceux » car l’auteure exprime très bien cette idée de féminité qui n’est pas attribuée qu’aux femmes. Être femme n’est pas montrer sa féminité, au sens de se comporter et s’habiller de façon féminine. C’est bien plus que ça ! À travers seize contes, on explore la nature authentique et réelle de la « Femme Sauvage », celle qui se cache en chacune d’entre nous et ne demande qu’à s’exprimer.
Ce livre de Clarissa Pinkola Estés est aujourd’hui une référence dans le monde entier, une bible pour beaucoup de femmes. Ces 763 pages de contes, d’analyses, de constats et de réflexions personnelles nous incitent à toujours y revenir. Chaque conte est une métaphore de la féminité sous toutes ses formes qui peut éclairer notre vie et même nous aider à retrouver notre créativité, notre authenticité, notre liberté… Notre Femme Sauvage.
Êtes-vous prêtes à rencontrer votre Femme Sauvage ? Si oui, lisez ce chef d’oeuvre sans plus attendre !
Nous éprouvons toutes un ardent désir, une nostalgie du sauvage. Dans notre cadre culturel, il existe peu d’antidotes autorisés à cette brûlante aspiration. On nous a appris à en avoir honte. Nous avons laissé pousser nos cheveux et nous en sommes servies pour dissiper nos sentiments, mais l’ombre de la Femme Sauvage se profile toujours derrière nous, au long de nos jours et de nos nuits. Où que nous soyons, indéniablement, l’ombre qui trotte derrière nous marche à quatre pattes.
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