
Prix SJE #2 L’Octopus et moi, Erin Hortle, éditions Dalva
Aujourd’hui, Juliette vous parle du deuxième coup de coeur du prix littéraire de la SJE : L’Octopus et moi, d’Erin Hortle, traduit par Valentine Leÿs, aux éditions Dalva.
L ‘Octopus et moi raconte l’histoire de Lucy, une jeune femme tasmanienne en quête d’elle-même après un cancer du sein et un double mastectomie.
Elle croise un jour la route -littéralement- d’une pieuvre sur le point d’être écrasée et la sauve. Ce sauvetage lui vaut d’être elle-même renversée, sérieusement blessée, et de perdre à nouveau ses seins, un implant qu’elle juge démesuré et qu’elle a du mal à assumer à cause du regard des autres (des hommes surtout, dont son compagnon Jem). Elle décide alors de ne plus remplacer ses seins et parallèlement commence à se prendre de passion pour ces animaux tout en nouant de nouvelles amitiés et peut-être une nouvelle histoire d’amour… C’est le début d’une quête où s’entremêlent rapport à la féminité et rapport à la nature dans le décor grandiose de la Tasmanie…
Comment se définir en tant que femme dans un univers naturel grandiose, mais fragile, dont il faut profiter tout en le respectant. Comment rester fidèle à nous-mêmes, à nos valeurs lorsque notre corps change ? Ce roman magnifique aborde toutes ces questions sans apporter de réponse définitive. Le cheminement de Lucy n’est pas une ligne droite, il y a des jaillissements et des ressacs dans la relation qu’elle entretient à son corps, son compagnon et ses nouveaux amis.
J’ai trouvé L’Octopus et moi très fin dans sa façon d’aborder les contradictions de chacun.e, de Lucy d’abord, mais aussi des hommes de sa vie : Jem respecte la nature que Lucy défend mais ne la comprend plus en tant que survivante du cancer et femme sans seins tandis que Harry, le fils de son amie Florence, assez rustre et plutôt pêche illégale que Greenpeace se montre étonnamment plus fin psychologue…
Un autre point fort du roman sont les personnages féminins qui font aussi de ce livre un beau roman sur la sororité grâce aux liens forts d’amitié entre Lucy et sa voisine Florence mais aussi avec sa tatoueuse qui l’aide à reprendre possession de son corps…
Par ailleurs la narration est vraiment très bien menée : l’autrice mêle habilement les points de vue des différents personnages mais aussi des animaux qui habitent l’île ce qui donne des passages vraiment très beaux.
En bref, c’est un roman sur la nature tasmanienne et celles et ceux qui l’habitent, êtres humains et animaux, et sur la façon dont iels se croisent, s’affrontent ou fusionnent…
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