
L’édition et l’Open Access
Les affaires commencent à poindre, on entend des bruits quelques fois dans les médias ou sur les réseaux sociaux : les copyrights sont malmenés depuis quelques années avec en cause, l’Open Access.
Il s’agit en principe de mettre à disposition pour tous, sans réserve ni coût, les archives scientifiques et les résultats des recherches actuelles. Beaucoup de dents grincent (cf Reed Elsevier) aussi à l’annonce de ce principe qui pourtant, est aussi vieux qu’ARPANET (l’ancêtre d’internet). On s’est tous retrouvé confrontés aux difficultés financières d’une recherche sérieuse…
Et effectivement, il faut se pencher un peu plus sur les initiatives intellectuellement libertaires qui se sont emparées de l’internet depuis quelques années. Lawrence Lessig, juriste américain et professeur de droit à Harvard, expliquera cela beaucoup mieux que nous, mais l’idée est que cette insurrection numérique procède d’un constat : les éditeurs scientifiques privatisent la connaissance et ne redistribuent aucunement leurs marges exorbitantes aux ayants-droits, les scientifiques, nos chercheurs.
Partant de là, Lessig a mis le feu aux poudres en 2002 en rédigeant un article intitulé Code is law, donnant raison au cyberespace et posant les premières pierres d’un édifice potentiellement immense. Aaron Swartz, The Internet Ownboy, Alexandra Elbakyan avec Sci-Hub, l’initiative ICanHazPDF (supprimée ironiquement de Wikipédia au mois de mai 2016), sont autant de personnes et de dispositifs inventés à l’heure d’un débat auquel les éditeurs se confrontent tous les jours : le coût du savoir (The Cost of knowledge).
Quelle sera la réponse des éditeurs français ? On peut se demander surtout quelle sera la réponse de Hachette, qui y voit le risque de perdre l’une de ses principales ressources : l’enseignement.
En tout cas, la France n’est pas tant allergique que cela à cette pensée, puisque sa jeunesse n’attend pas ses éditeurs pour avancer : pour preuve, il suffit d’aller faire un tour du côté de www.dissem.in, un site créé par un étudiant normalien, pour le partage collaboratif d’articles et de documents servant les intérêts de la recherche. Antonin Delpeuch en est le principal chef d’orchestre. Son objectif est par conséquent d’agréger les articles et les publications scientifiques déjà sorties ou en cours d’écriture. Il cherche, dans ce sens, à apporter une meilleure indexation à ces connaissances, et à leur accorder une meilleure visibilité afin d’enfin, accéder à un effet vertueux où plus aucune recherche ne disparaît dans le Deep Web. En tout cas, c’est tout ce qu’on espère !
Cette initiative se fonde dans une démarche normalienne, institutionnelle, mais elle répond aussi d’une idéologie que les éditeurs tendent de plus en plus à comprendre (en atteste l’évolution des formations du domaine) : l’Open Access.
Pour aller plus loin, vous avez le Manifeste pour une guerilla Open Access.
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