Ma maison c’est… #9 Les Éditions Tsarines

Ma maison c’est… #9 Les Éditions Tsarines


Alors que les médias ont beaucoup insisté ces derniers temps sur la crise du recrutement des professeurs, les éditions Tsarines proposent des guides pédagogiques pour aider les enseignants avec la collection colorée et pétillante « C’est comme ça qu’on s’en sort ! ». De quoi redonner l’envie d’enseigner… et d’éditer !

Sarah Alami, autrice du premier opus Comment lire de vieux textes avec de jeunes élèves ? (Et autres questions piquantes pour profs de lettres.)

« La construction logique, émotive et expérimentale d’un cours qui se prépare et qui se fait. » (Nina Blanchot)

Les éditeur.ice. s le savent bien : édition et enseignement ont en commun le goût de la transmission de connaissances et les intenses réflexions sur les meilleures façons d’y parvenir… Les éditions Tsarines, dont l’une des fondatrices est également professeure de français, réunissent le meilleur des deux mondes avec le premier titre de leur collection Comment lire de vieux textes avec de jeunes élèves ? (Et autres questions piquantes pour profs de lettres). Au programme, étudier Racine sans s’ennuyer en organisant le procès de Phèdre, participer à un concours de blasons, se demander si les ados courent les mêmes dangers qu’Emma Bovary en lisant ou encore aider les élèves à mettre en place un débat sur l’école d’aujourd’hui à partir d’un corpus de textes.

La préparation des cours, illustration de Nina Blanchot

Si le livre de Sarah Alami est vraiment précieux pour ses idées de séquences pas à pas et ses focus sur des questions centrales dans l’enseignement des lettres (les travaux de groupe, la trace écrite, enseigner l’histoire littéraire, aborder l’orthographe de façon décomplexée etc.), il l’est encore plus pour le ton choisi. En effet l’autrice ne cache jamais les difficultés qu’elle peut rencontrer, propose des solutions sans imposer de doctrine. Elle montre ainsi qu’enseigner c’est expérimenter avec beaucoup d’humilité, c’est une forme d’art et d’artisanat que reflètent les illustrations de ce très beau livre, proches de la gravure sur bois.

Interview des Éditions Tsarines, une jeune maison d’édition dédiée à la pédagogie et au monde de l’école

Quel a été le point de départ des Editions Tsarines ?

Le projet des éditions Tsarines est lié à qui nous sommes : deux des membres fondatrices sur trois sont également enseignantes. Le projet des éditions Tsarines est donc lié à nos deux métiers, enseignantes et éditrices : nous voulons publier des livres de pédagogie qui reflètent bien notre métier d’enseignant tel que nous le pratiquons au quotidien, mais aussi qui constituent de beaux objets éditoriaux, qui accordent une grande place à l’illustration et donnent envie d’être ouverts.  

C’est ce que nous avons essayé de faire avec le livre de Sarah, qui est notre premier ouvrage. Notre deuxième parution est prévue pour décembre 2022 : ce sera une bande-dessinée autobiographique, dans laquelle l’autrice raconte son métier de prof et ses péripéties ! 

Comment avez-vous constitué l’équipe et quel est le parcours de chacune de ses membres ?

Nous sommes trois à avoir fondé la maison d’édition et à nous en occuper activement. Nous nous sommes rencontrées par les deux univers qui nous lient : l’éducation et l’édition. Nina et Laure se sont rencontrées en jury de bac et Nina et Pernelle chez Hachette Éducation, où nous éditions des manuels scolaires. Nina a donc fait le lien, ce qui a permis de former une équipe très complémentaire : Laure étant avant tout enseignante, Pernelle éditrice et Nina les deux.

Les petites maisons indépendantes d’édition pédagogique sont assez rares, le secteur étant dominé par de gros groupes comme Hachette (Hatier, Larousse, Hachette Education) et Editis (Nathan). Comment vous positionnez-vous par rapport à ces maisons ?

On ne se compare pas tellement à ces groupes parce que notre activité n’a vraiment rien à voir. D’abord, nous publions très peu et passons beaucoup de temps sur nos ouvrages. Logiquement, nous voulons aussi porter aussi longtemps que possible les livres que nous publions. Donc nous faisons attention à publier des ouvrages qui ne « périmeront » pas vite, tandis que la longévité des livres dans l’édition scolaire et pédagogique est généralement plutôt limitée.  

Nous continuons aussi à promouvoir nos ouvrages même quand ils ne sont plus des nouveautés, et nous échangeons avec les libraires directement pour qu’ils restent le plus longtemps possible en rayon.  

En fin de compte, nous ne nous pensons pas tellement en rapport avec les gros groupes de l’édition pédagogique, qui fonctionnent très différemment de nous sur le plan de la méthode de travail, du rythme de parution, du tirage ou encore de la diffusion-distribution. 

Quelles difficultés avez-vous pu rencontrer pour monter votre maison ?

L’obstacle principal, et ce qui nous demande le plus de travail encore aujourd’hui, est probablement la diffusion et la distribution. Étant donné notre volume de parution et nos tirages limités, nous ne travaillons pas avec un diffuseur-distributeur. Ce qui veut dire que l’effort pour faire parler de nous et rendre accessible nos ouvrages au plus grand nombre repose sur nous. Une fois qu’on a acquis des lecteurs et lectrices, qu’on a trouvé des contacts pour faire la promotion de nos livres et qu’on a tissé un réseau de libraires partenaires, ça devient plus facile. Le plus dur est de se faire connaître !

Quels conseils donneriez-vous à jeunes éditeur.ice.s qui veulent monter leur maison d’une façon générale, et plus particulièrement dans le domaine de la pédagogie ?

Faites-le ! Ça vaut le coup si vous publiez des livres que vous aimez et qui apportent quelque chose de nouveau par rapport à ce qui existe. Pour ce qui est de la pédagogie en tout cas, il y a beaucoup de personnes demandeuses : les profs, les parents…

Sarah Alami, Comment lire de vieux livres avec de jeunes élèves ? (Et autres questions piquantes pour profs de lettes), éditions Tsarines, 22 euros.

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